
Violences conjugales
EN PARLER, NE PAS TAIRE LES ACTES IGNOBLES QUI INCONSCIEMMENT FONT CONSENTIR A L’INCONCEVABLE !
Plus facile à dire qu'à faire ? Alors justement, en parler est un début de prise conscience et de réappropriation de soi et casse l'isolement.
INTRODUCTION
La violence conjugale a pour définition
les violences (au sein du couple) :
-psychologiques (harcèlement moral, insultes, menaces)
-sexuelles (pour rappel un acte sexuel, attouchements, forcés, sous la
contrainte = VIOL)
-privations économiques (privation de ressources financières)
En chiffre, 225000 cas de violences conjugales sur un an dont 19% déclarent avoir porté plainte (INSEE, ONRP, SSM, SI). En 2019 entre 122 et 149 féminicides, femmes mortes tuées par leur conjoint ou ex.
42 femmes sont mortes tuées par
leur conjoint ou ex-conjoint en France depuis le 1er janvier 2020. ( chiffres
recensés par les médias en février 2020), ces chiffres sont difficiles
à prendre réellement en considération puisque aucune statistique réelle n'est
encore faite à ce jour et que différentes recherches internet mènent à différents résultats...
« L'Outre-mer concentre le taux d'homicides le plus élevé. Rapportées à leur population, les régions ultramarines (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion) sont les plus exposées aux homicides. Entre 2015 et 2018, on comptait 70 femmes tuées, soit 1,56 cas pour 100 000 habitantes.
Si la région Île-de-France présente le nombre d'homicides le plus élevé (158 victimes), le taux rapporté à sa population tombe à 0,63 cas pour 100 000 habitantes. » Source : Le Parisien, article février 2020.
https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-violence/conjugale

- Peut on juger sans l'avoir subi?
- Peut on juger tout court?
- Que dit la loi?
- Schéma psychologique victimes/auteurs
- Violences conjugales et enfants?
- Témoignages anonymes
- Trouver de l'aide
- Zoom sur les violences conjugales envers les hommes
Peut on juger sans l'avoir subi?
Les femmes victimes de violences conjugales sont en souffrance psychologique et manifestent des troubles telles que la dépression, l'anxiété sévère, des tendances suicidaires et à l'auto-destruction, des manifestations psychosomatiques : insomnies, stresse chronique, irritabilité, douleurs musculaires... Ces troubles ne font qu’altérer leur discernement et leur disposition à agir et s'en sortir.
Peut on juger tout court?
Cependant, on peut baser son opinion sur ce que l'on peut voir de loin, une voisine victime, un membre de sa famille, ou tout simplement pouvoir compatir à une situation que l'on sait anormale et révoltante. Juger n'est donc pas un acte utile si l'on ne sait pas réellement de quoi l'on parle puisqu'il s'agirait là, de préjugés sans fondement.
De nombreux paramètres sont à considérer, comme le processus mental de la victime et de l'auteur.
Les journaux TV, les réseaux sociaux, nous donnent accès à des images, des informations, mais pas au ressenti personnel d'un individu, ni à son histoire personnelle, ni à son mécanisme psychique.
Même en ayant vécu la violence conjugale, si les paramètres sont bien souvent les mêmes, selon moi il est indéniable que personne ne puisse réellement porter le même sac avec les mêmes fardeaux.
Il y a aussi, malheureusement, différents échelons de violence conjugale, allant jusqu'à la mort de la victime, de la torture, des sévices sexuels, un contrôle total de l'individu. Quelque soit le niveau, si l'on peut s'exprimer ainsi, de la violence, celle-ci est de toute façon intolérable et traumatisante et selon moi, incomparable d'une victime à une autre.
Que dit la loi?
Les textes de lois punissent et sévèrement la violence conjugale. Toutefois, des témoignages de victimes (via des associations, groupes de réseaux sociaux consacrés à la V. C ) démontrent que les textes de lois restent encore trop souvent théoriques et plus ou moins appliqués. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12544
- composition pénale
- rappel à la loi
- stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple
- médiation pénale (avec accord de la victime)
Selon le nombre de jour d'ITT (Incapacité Totale de Travail) :
- inférieur ou égal à 8 jours = jusqu'à 3 ans de prison et 45000 euros d'amende
- supérieur à 8 jours = jusqu'à 5 ans de prison et 75000 euros d'amende
Selon la nature des violences :
- Violences psychologiques : harcèlement avec ITT inférieur ou égal à 8 jours = maximum 3 ans de prison et 45000 euros d'amende
- Violences sexuelles: viol et agression sexuelle au sein d'un couple: jusqu'à 20 ans de prison, pour une agression sexuelle autre que le viol (attouchements) = 7 ans de prison et 100000 euros d'amende
Schéma psychologique victimes/auteurs
La violence conjugale serait donc, d'après le tableau ci-dessus (lien à télécharger) essentiellement due à des difficultés sociales et à un conditionnement psychologique de l'auteur et de la victime. Si ces prédispositions sont dominantes, elles n'excluent pas d'autres cas, et n'inclus pas que les victimes ou les auteurs possèdent chacune de ces prédispositions.
Conséquences pour la victime : ESPT Etat de Stress Post-Traumatique, commorbidités: dépression, abus de substances, troubles psychosomatiques.
« De nombreuses études ont recherché le lien entre des ATCD d'abus physiques et/ou sexuels dans l'enfance et la présence de violence au sein du couple. Les femmes qui ont été agressée physiquement ou sexuellement dans leur enfance ou qui ont été témoin de violence à l'encontre de leur mère, seraient plus à risque de victimisation à l'adolescence et à l'âge adulte que ce soit au sein du couple ou en dehors du couple »
« Les patients souffrant de troubles mentaux, souvent plus vulnérables, présentent un risque plus élevé d'être victimes de violences et notamment de violences conjugales. »
Violences conjugales et enfants?
Les enfants évoluant dans un foyer où il y a de la violence conjugale sont en première ligne face à ce traumatisme.
Lorsqu'ils n'en sont pas victimes directement, ne font pas l'objet de violences physiques et/ou psychologique ou encore sexuelle. Les enfants se développant dans ce contexte se construisent sur des bases erronées de la vie de couple, de la vie de parents, de ce qui est normal ou non, puisque souvent réduits au silence, ils taisent ce qui se passe derrière la porte de leur maison.
Les enfants de parent victime de violence conjugale évoluent avec une douleur psychologique, voire une culpabilité et un clivage amour parental / haine colère actes impardonnables. Des carences affectives naissent, des scènes, des mots, ancrés dans la mémoire et autres troubles, telles que les troubles psychosomatiques.
Ils sont aussi potentiellement les acteurs de victimes conjugale de demain : auteur ou victimes : syndrome de répétition. La violence conjugale est indéniablement un climat de vie néfaste pour les enfants.
Selon moi, les réactions, comportements d'enfants grandissant dans un climat nocif sont à observer de près pour pouvoir agir au mieux dans l'intérêt de l'enfant et entreprendre le cas échéant, le plut tôt possible, un accompagnement psychologique. Penser protéger son enfant en lui faisant éviter les coups en l'en protégeant, en lui mentant, l'isolant lors de scènes de violence, réduira une éventuelle rancœur de l'enfant qui se sera senti protégé, mais n’empêchera pas une culpabilité, se sentir coupable de n'avoir rien pu faire et autres.
La meilleure des protections pour son enfant et pas des moindres, est de le faire évoluer dans un environnement stable. Cette priorité peut être l'élément déclencheur d'une prise de conscience, d'un départ.
Trouver de l'aide
Lorsque l'entourage ne peut être une aide, peut-être par honte, parce que les liens sont coupés ou autre, des associations, et des institutions peuvent et doivent être sollicitées, afin d'être accompagnée dans sa démarche, que ce soit du simple fait d'en parler, à la préparation de son départ, ne pas se sentir seule et incomprise est une étape importante.
Zoom sur les violences conjugales envers les hommes
Pour conclure
La violence conjugale est une réelle problématique sociale. Contrairement à des infractions pénales, la V.C peut être difficile à démontrer, notamment quand elle ne se voit pas, l'ampleur du danger difficile à évaluer, le nombre de cas ne faisant qu’ accroisser d'années en années, les institutions, s'étant penchées sur cette problématique et ayant évoluées avec une prise en considération plus importante et des lois en faveur des victimes (bien que, à l'heure actuelle certaines d'entre elles ne soit pas appliquées, applicables et certaines en voie de régression...), sont submergées de demandes et ne répondent pas toujours assez efficacement à la mise en oeuvre d'actions.
Il faut une force et un accompagnement sans relâche pour en sortir physiquement, psychologiquement. Je pense qu'il est important de chercher à se RECONSTRUIRE et ne pas hésiter à aller vers des professionnels pour ne pas laisser les ravages de la violence conjugale nous détruire même après avoir quitté l'auteur.
La violence conjugale est un cycle qui détruit un individu psychologiquement, lui fait perdre la notion de normalité, ce qui est tolérable ou non. L'auteur de violence conjugale ébranle le discernement, la confiance en soi, l'estime de sa victime et la paralyse. C'est lors de moments de prise de conscience qu'il faut dire STOP et essayer de s'en sortir aussi difficile soit le combat contre cet enfer, saisir les moments où le conscient émet des alertes, pour fuir.