Psychologie MILGRAM

10/06/2020

L' expérience de Milgram 

Stanley Milgram (1933, 1984), psychologue américain, chercheur et expérimentaliste de la notion de soumission  à l'autorité (pouvoir obtenir sans contrainte physique un comportement de la part de ceux qui lui sont soumis). Même si ses méthodes d'expertises ont pu être controversées, sa conclusion sur la soumission à l'autorité, elle, semble néanmoins  moins discutable. 

Dans les années 1960 Milgram, psychologue de confession juive, a poussé ses recherches sur des questionnements telles que l'obéissance d'une partie de la population si on lui demandait de faire certaines choses, et la possibilité d'obtenir des gens qu'ils participent à la torture. Ayant en tête les horreurs récentes de l'Allemagne Nazie, il cherche à comprendre comment un peuple a pu être soumis à des actes de tortures, si les allemands ne sont réduits qu'à un statut de "sadiques sans humanité" ou si n'importe quel individu est capable de torture sous l'ordre d'une figure d'autorité. Peut on expliquer les horreurs des camps de concentrations lors de la seconde guerre mondiale? Reprenons de façon synthétique l'expérience de Milgram.

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  • résultats
  • conclusion
  • expériences découlant de l'expérience de Milgram 
  • soumission à l'autorité et société actuelle

EXPÉRIENCE

S. Milgram propose à des sujets volontaires de s'apprêter contre rémunération à une expérience sur la mémoire et l'apprentissage.

Mise en scène de l'expérience : les acteurs de cette expérience sont présentés (le sujet étudié qui tient le rôle "d'enseignant", et le "faux sujet" élève). Il est alors expliqué au sujet étudié ainsi qu'au faux sujet (pour ne pas fausser l'expérience) que le sujet "élève" devra mémoriser une liste d'association de mots en un temps donné, il sera ensuite interrogé par le sujet "enseignant" qui devra infliger au sujet "élève" des décharges électriques croissantes à chaque erreur de l'élève. Le sujet "enseignant" reçoit une décharge électrique d'intensité faible afin de l'initier à la douleur de celle-ci. Les décharges électriques données vont de 75 à 450 volts avec sur chaque bouton, la mention de l'intensité du choc tel que "danger". Lors du déroulement de l'expérience, le sujet enseignant peut entendre les réactions (qui ne sont en réalité qu'un enregistrement audio) du sujet élève se trouvant dans la pièce d'à côté. Le sujet enseignant entend au fur et à mesure qu'il inflige les décharges électriques à l'élève suite à ses erreurs, la réaction de l'élève, des cries de douleurs de plus en plus intenses et les demandes répétées d'arrêter l'expérience. Le sujet enseignant n'a de contact direct qu'avec les chercheurs qui poussent, dans le but de la réalisation de l'expérience, l'enseignant à aller au bout du test et donc à infliger les chocs électriques d'intensité les plus sévères.

RÉSULTATS

L'expérience à son terme, celle-ci est révélée au sujet enseignant, seul est unique sujet de l'expérience, qui découvre la nature réelle du test auquel il a participé. 65% des sujets "enseignants" vont au bout du test. Malgré la perception chez certains sujets, d'une forme d'empathie envers le sujet "élève", plus de la moitié des sujets poussés par la figure d'autorité, que représentent les chercheurs dans cette expérience, vont à l'encontre de leurs principes, réticences, même de part  la volonté primaire pour certains, d'arrêter le test. 

CONCLUSION

L'autorité entraîne à faire des actions à l'encontre de notre morale, nos valeurs, nos principes, sous prétexte de l'ordre donné : obéissance, et implicitement, torture. Lorsque l'on ne dit rien, ne s'oppose pas, ne dénonce pas, nous sommes complices "la continuité de l'action". Ici, l'ordre était donné par une figure d'autorité (blouse blanche, ordres des chercheurs) le sujet influencé par celle-ci, mais qui faisait l'action d'appuyer sur les boutons infligeant les décharges électriques ? Les sujets et non pas la figure d'autorité... Il est plus simple de se rebeller à plusieurs que seul. Cependant, ne sommes nous pas tous responsable de nos actions? Sommes nous dépendants émotionnellement et moralement d'une figure d'autorité quelconque? Vraisemblablement, le test de Milgram nous démontre que oui.

EXPÉRIENCES DÉCOULANT DE L’EXPÉRIENCE DE MILGRAM 

  • Expérience de MANTELL en Allemagne (1971), reproduction de l'expérience de Milgram, 85% obéissent et administrent les chocs électriques les plus dangereux.
  • Expérience de MARTIN à Munich (1974), expérience sur l'habilité à écouter des sons à haute fréquence. Sur une échelle de sons de 0 à 10 (perte d'audition totale), l'expérimentateur laisse au sujet le choix de la fréquence, en précisant qu'il souhaite qu'il utilise les plus hautes, 92% des sujets vont jusqu'au niveau 6 (soit 50% de perte d'audition) et 54 % vont jusqu'au niveau extrême de 10. Lors de cette expérience le sujet s'inflige des souffrances à lui même.
  • Expérience de MEEUS et RAAIJMAKERS en Hollande (1984), il est demandé à un sujet de pousser à bout nerveusement un chômeur postulant à un emploi effectuant les derniers tests du recrutement. le sujet doit stresser le chômeur  jusqu'à le faire échouer avec des remarques désobligeantes, 92% des sujets obéissent.
  • Expérience de HOFLING (1966). L'expérience se déroule dans un hôpital, un médecin méconnu du service donne par téléphone l'ordre d'administrer à un patient une prescription médicamenteuse d'un traitement non autorisé en surdose (l'ASTROTEN, pour l'expérience celui-ci a été remplacé par un placebo), 95% des infirmières obéiront à l'ordre du médecin soit 21 infirmières sur 22.
SOUMISSION A L'AUTORITÉ ET SOCIÉTÉ ACTUELLE

Les règles, sont obligatoires pour vivre ensemble, sans celles-ci il est évident que la vie en communauté serait chaotique. Dès le premier âge, nous sommes soumis à l'autorité parentale, l'école, la citoyenneté comprennent des règles et des devoirs à respecter. Les figures d'autorités ont été dans l'histoire, la cause d'actes ignobles : génocides, tortures. Le passé qui devrait servir de leçon, d'après les différentes expériences citées ici, démontre que, même peu de temps après avoir vécu des atrocités (seconde guerre mondiale et nazisme pour exemple), nous sommes prêts à agir de façons absurdes et sadiques, sous la simple influence d'une autorité.

Aujourd’hui, on peut observer ce que l'on appelle la manipulation de masse. Ne sommes nous pas victimes d'une soumission plus perverse et plus vicieuse induite par les médias, internet? A l'heure où les informations, quelque soit leur véracité, sont vite relayées sur les nombreux réseaux sociaux,  dans les journaux télévisés etc. sans discernement, sans un recule et une analyse de l'information, ne sommes sous pas victimes d'une forme de propagande? La technique même de la manipulation de masse qui vise à détourner l'attention, infantiliser, diviser, n'a t'elle pas été le fondement de crimes contre de l'humanité et ainsi éviter toutes rebellions et asservit des peuples? Biaisés par l'information à profusion, les contradictions, les ordres contradictoires voire aberrants, la peur, le sentiment de perte de contrôle et donc de ne pouvoir et DEVOIR n'obéir et n'écouter qu'une figure d'autorité ne vous interpelle pas  quant aux événements actuels de crise sanitaire? Ces questionnements n'ont qu'un ultime but, élargir un champ de vision indéniablement erroné par la diffusion d'informations contrôlées et une volonté de manipuler.

Les expériences évoquées, peuvent se retrouver dans notre quotidien, dans le milieu professionnel notamment, lieu de hiérarchisation et de forme de discrimination et pressions (que nous aborderons dans un autre article). Un recruteur n'est-il pas soumis à une ligne de directive pour son recrutement à la demande de sa hiérarchie?  Manager et chef de service ne sont ils pas les acteurs chargés d'appliquer et faire appliquer les ordres venant des Directions? Dans le milieu professionnel, chacun d'entre nous a du être spectateur ou victime d'injustices, des collègues en burn-out, poussés à bout pour plus de rendement au détriment de leur état de tension physique et psychologique et cela sous l'autorité d'une hiérarchie, voulant garder son emploi, la réaction première serait de choisir de subir pour les uns, de quitter son emploi pour d'autres. Quant aux acteurs de cette pression psychologique, qui émanent des supérieurs, ont-ils le choix d'être des chefs de service, managers, sans intégrité et morale, où n'ont ils pas le DEVOIR de dénoncer et renoncer à agir de manière abjecte? 

Pour revenir à la manipulation de masse, observons un instant l'état de la société à ce jour. Manifestations diverses, rebellions, incitations à la haine, n'avons nous pas un certain devoir, une responsabilité (pour rappel, l'inaction équivaut au consentement), d'analyse sur des faits qui pourraient prendre source dans un système cherchant à détourner notre esprit de causes sur lesquelles s'attarder, pourrait entraîner une prise de conscience et une rébellion massive?

Toutes les questions que l'on peut se poser concernant l'autorité et la responsabilité de chacun n'a de réponse qu'en chacun d'entre nous, notre morale, notre discernement, nos choix, nous appartiennent et de façon individuelle, nous constituons à chacun, des mouvements collectifs lorsque nous choisissons l'autorité à la raison et contribuons à des actes qui vont à l'encontre de nos principes. La conscience collective, est elle aussi, un poids conséquent pour se faire entendre et ne pas être soumis à l'autorité quand notre bon sens nous alerte. "Il est plus facile de se rebeller à plusieurs que seul", la conscience individuelle tend vers les mouvements collectifs et le pouvoir de ne pas tout accepter.


Un clique, ou deux ! 👇

👉 Essai sur la désobéissance civile
    et la version audio et complète 🧐
👉 Article sur l'expérimentation de Milgram
👉Transcription de l'expérience de Milgram : "le jeu de la mort", documentaire surprenant sur l'émission française "la Zone Extrême" :  https://www.youtube.com/watch?v=9CYbpAhjN40

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