Psychologie sociale - Injonction paradoxale

Grégory BATESON (1904-1980) anthropologue et psychologue américain, créateur de la théorie d'injonction paradoxale.
Au milieu du XXème siècle, il fonde avec différents chercheurs, un mouvement de pensée : l'Ecole de Palo Alto qui s'appuie sur une théorie, des travaux sur la communication et la relation entre les individus, une approche systémique dans le domaine des relations humaines. G. BATESON impose par ses idées innovantes et pertinentes, une ouverture de réflexion fondamentale sur la psychiatrie, une analyse nouvelle et, on peut le dire, révolutionnaire dans le domaine des sciences humaines.
Les grands principes :
- deux niveaux de sens dans un message
- dualité dans la communication d'un message
- la ponctuation des échanges
- la métacommunication (communiquer sur la "non-communication", la différence de perception, l'incompréhension)
L'injonction paradoxale ou obligation contradictoire, permet d'obtenir d'une personne ce qu'elle ne veut pas faire. Une part de conscience et une part de non conscience. On se retrouve avec une perte de raisonnement brouillé par des informations contradictoires. Le fameux "sois spontané" est l'exemple le plus repris pour illustrer l'injonction paradoxale, comment peut- on être spontané lorsque cela devient un ordre, une obligation? La spontanéité n'est-elle pas en opposition avec l'ordre donné par la nature même de sa définition? Le conflit interne est difficile à éviter face à ce type d'injonction.
Le Mental Research Institute (MRI) créé par Don Jackson en 1959 sur les pas de G Bateson. De part ces travaux et recherches D Jackson révolutionnera diverses thérapies, moyens de communications grâce à de nouvelles idées innovantes et pertinentes. Sa publication en commun avec G Bateson offre une ouverture sur l'analyse de la schizophrénie, sa thérapie et brise les théories jusque là, inébranlables. Cette Théorie nous invite à comprendre d'une autre manière ce que la schizophrénie que la théorie clinicienne, en expliquant l'importance de la communication pour le schizophrène et le schizophrène en devenir et en laissant une ouverture sur l'importance d'une bonne communication et ce qui nous ramène ici : la difficulté pour une personne atteinte de cette pathologie, à vivre dans un monde ou l'injonction paradoxale agit de façon néfaste sur sa perception.
La personnalité paradoxale
A l'instar de l'injonction paradoxale, une personnalité paradoxale, aime la contradiction et fonctionne ainsi de façon pathologique. La communication est induite, contradictoire, confuse, illogique. Le but de ce moyen de manipulation, plus que de communication, est d'amener l'autre où on souhaite le voir, en déstabilisant et comme toute forme de manipulation, le langage implicite et le parfait langage pour culpabiliser son adverse et tenter de l'asservir en lui faisant perdre pied dans une conversation. Une des manières de déstabiliser à son tour la personnalité paradoxale, est de la mettre face à ses contradictions une part une puis de les rassembler et de la mettre devant le fait accompli indéniable : ses propres outils de communications pleins de non sens.
👉Théorie sur la Schizophrénie selon Bateson et Jackson
👉Faire face aux injonctions contradictoires
👉 Article Cairn Injonction paradoxale
👉 Article cairn.info/psychologie-de-la-communication